Facturation électronique au Maroc : préparation et impacts avant l’entrée en vigueur (2026)

Facturation électronique au Maroc : préparation et impacts avant l’entrée en vigueur (2026)

Résumé, calendrier, modèle technique (clearance), attribution du marché, enjeux et checklist pratique.

Introduction

Le Maroc engage une transformation majeure : la généralisation de la facturation électronique pour améliorer la traçabilité, sécuriser la collecte de la TVA et moderniser les échanges commerciaux. La Direction Générale des Impôts (DGI) a déjà attribué le marché de la plateforme nationale et la date cible de déploiement généralisé est 2026.

À retenir : le dispositif se prépare aujourd’hui — audit logiciel, formation et adaptation des processus internes sont indispensables.

1. Cadre légal et objectifs

La réforme s’appuie sur des textes nationaux et sur des standards internationaux visant à :

  • Automatiser et fiabiliser la facturation (émission/transmission/archivage).
  • Renforcer la traçabilité des opérations et la collecte de la TVA.
  • Réduire les erreurs et les fraudes fiscales.

Des appels d’offres ont été publiés puis attribués par la DGI afin de concevoir la solution nationale de facturation électronique et d’assurer son interopérabilité avec les systèmes des entreprises.

2. Calendrier de mise en œuvre

2024 — Consultations & cadrage

Lancement des discussions, définition des cahiers des charges, lancement des prototypes.

2025 — Phase pilote

Tests avec grandes entreprises et volontaires pour ajuster le système et les procédures.

2026 — Généralisation progressive

Obligation étendue selon catégories d’entreprises (grandes entreprises → PME → TPE) et secteurs.

3. Qui est concerné ?

La facturation électronique cible essentiellement les entreprises assujetties à la TVA. Le calendrier d’adhésion sera progressif : grandes entreprises, ETI, PME, puis TPE selon maturité numérique et secteurs.

Obligations pratiques : adapter le logiciel de facturation, assurer signature et horodatage fiables, mettre en place l’archivage électronique sécurisé et prévoir l’échange au format structuré imposé par la DGI.

4. Modèles techniques envisagés (post-audit vs clearance)

Deux approches principales :

Modèle post-audit

La facture est émise directement par le fournisseur puis transmise au client ; l’administration intervient ultérieurement pour contrôle.

Modèle clearance (pré-validation)

La facture doit être validée par l’administration avant d’être remise au client. Ce modèle améliore la traçabilité mais implique des changements procéduraux importants.

La DGI semble s’orienter vers le modèle clearance, ce qui aura des implications fortes sur les systèmes d’information et les processus internes des entreprises (workflow d’émission et de validation).

5. Enjeux & bénéfices

  • Pour l’administration : meilleure collecte de la TVA, détection des anomalies en temps réel.
  • Pour les entreprises : réduction des coûts papier, accélération des cycles de facturation, traçabilité et réduction des litiges.
  • Pour l’économie : accélération de la digitalisation et renforcement de la compétitivité nationale.

6. Défis & points de vigilance

Les défis à anticiper :

  • Choix d’un logiciel compatible et interopérable avec la plateforme DGI.
  • Mise en conformité de l’archivage électronique.
  • Formation des équipes comptables et facturation.
  • Gestion des volumes et résilience en cas d’indisponibilité de la plateforme.

7. Que faire dès maintenant ? — Checklist pratique

Audit interne

Inventaire des outils de facturation, identification des écarts techniques et fonctionnels.

Choix logiciel

Évaluer éditeurs/ERP et vérifier interopérabilité avec la norme DGI (formats, API).

Archivage

Mettre en place un archivage sécurisé et conforme aux exigences légales (durée, intégrité).

Formation

Plan de formation pour comptabilité, facturation et service client afin d’anticiper le changement.

8. Tableau synoptique – résumé rapide

Élément Situation Impact pour l’entreprise Action recommandée
Modèle retenu Clearance (pré-validation probable) Processus d’émission rallongé, dépendance plateforme DGI Préparer workflows, tests d’intégration API
Calendrier Pilotes 2025 — Généralisation 2026 Phases successives selon taille d’entreprise Plan de montée en charge 2024-2026
Interopérabilité Formats électroniques standardisés Adaptation SI / ERP Vérifier compatibilités fournisseurs/éditeurs
Archivage Archivage électronique requis Respect durée/conservation/intégrité Choisir solution d’archivage certifiée
Risques Non-conformité, pénalités, interruption d’activité Sanctions/admin interventions Audit, tests, accompagnement externe

Ce tableau fournit une synthèse opérationnelle pour guider la préparation avant l’entrée en vigueur.

9. Exemples pratiques

Exemple 1 — Fabricant

Une grande PME devra adapter son ERP pour émettre factures structurées et tester l’API DGI lors de la phase pilote 2025.

Exemple 2 — Cabinet de services

Un cabinet comptable devra revoir son processus d’horodatage et d’archivage pour garantir l’intégrité juridique des factures électroniques.

FAQ — Questions fréquentes

Qui devra se conformer à la facturation électronique ?

Principalement les entreprises assujetties à la TVA, selon un calendrier progressif (grandes entreprises → PME → TPE).

Quel modèle technique est retenu ?

La DGI privilégie le modèle clearance (pré-validation), mais les modalités définitives seront précisées dans les textes d’application et le cahier des charges.

Que faire dès maintenant ?

Auditer les systèmes, choisir un éditeur/partenaire, prévoir archivage et formation, participer aux pilotes si possible.

Sources & textes à consulter : communications DGI / décrets d’application / notes techniques et articles économiques sur la facturation électronique au Maroc.

Article préparé par WinnersoftDernière mise à jour : 2024

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